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Photo du rédacteurSylvain Miron

Ce lien qui ne se coupe jamais...

Aujourd’hui tu aurais 24 ans, mais en vérité tu en as que 12 dans mes pensées, dans ma mémoire et surtout dans mon cœur. Après plus de 11 ans sans te serrer dans mes bras, sans entendre ta voix et surtout ton rire, je me suis habitué à vivre avec ton souvenir, mais devrais-je dire, j’ai plutôt appris à vivre sans ta présence. Chaque être humain arrivera un jour à vivre un deuil, ce deuil inattendu qui vient souvent chambarder notre vie. Et oui c’est une période difficile, mais c’est aussi selon moi une nécessité de vivre le deuil. Dans les plus grandes tribus si lointaines, le deuil est vécu bien différemment que nous en Amérique, et pour eux il en est un rituel extrêmement important, à la limite c’est presque une fête.


Avec le temps j’ai compris qu’il y avait plusieurs façons de vivre un deuil, influencé par notre expérience de vie, par nos connaissances, notre éducation, notre culture, mais surtout par notre façon d’aborder la vie. Mais ce qui est important peu importe la façon, c’est de le vivre, et surtout de ne pas le dissimuler parce que de toute façon il ressortira un moment donné pour venir à votre rencontre, alors vaut mieux vivre avec continuellement et apprendre à le connaître. Moi le deuil je le connais très bien, il s’appelle Andréane, je le côtoie tous les jours, je lui parle sinon j’y pense tout simplement en répétant un mot, une phrase qui me fait penser à elle. J’ai appris à vivre ainsi et c’est ce qui m’a sauvé de cette douleur qui venait me fouetter l’intérieur.


J’appelle ça le lien qui ne se coupe jamais, ce lien que trop souvent nous ne voulons pas garder, de peur de nous faire du mal, mais si vous saviez comment cela fait du bien de penser à Andréane, elle restera à jamais avec moi dans ma mémoire. Lorsque je n’y pense pas, parce que ça m’arrive ! Je me sans coupable, je ne veux pas qu’elle tombe dans l’oubli, je veux encore partager mes joies et mes peines avec elle.

Ceux qui me connaissent savent très bien que mon côté spirituel n’était pas très développé avant la mort d’Andréane, j’étais d’un style plutôt cartésien, je dis même à la blague que j’étais aussi spirituel qu’une chaise ou un marteau ! Mais disons-le, les événements m’ont rapidement ramené à la réalité de la vie, celle de la vraie vie et aujourd’hui je n’en suis que plus heureux.


Je me souviens d’être assis devant ma psychologue à peine quelques semaines après la mort d’Andréane et inévitablement après un grand silence de plusieurs minutes, elle m’a dit : « je ne pense pas que tu serais dans mon bureau en ce moment si ta fille ne s’était pas enlevée la vie ? » C’est à partir de ce moment que j’ai réalisé que j’étais face au plus grand défi de ma vie, celui de surmonter le deuil de la perte de son enfant et de réussir à vivre une « vie normale ». Le plus grand défi de ma vie !


J’ai beaucoup lu sur le deuil et j’ai appris beaucoup, mais j’ai aussi passé par toutes les étapes, plus difficiles les unes que les autres, je vous épargne les détails… l’important vous savez c’est quoi, et bien c’est comment je me sens aujourd’hui, j’ai décidé d’aborder la vie avec ceux que j’aime le plus, Isabel et Julien qui doivent se reconnaître dans ce que j’écris, car ils ne sont pas si différents de moi, ils l’ont vécu à leur façon ce deuil et ils le vivent encore, vous êtes admirables. Isabel est indissociable d’Andréane, Julien lui je crois que c’est son petit ange qui lui parle à l’occasion.


Mes amis, mon sport, mon travail et ma vie sociale me comblent et me permettent de m’épanouir, c’est l’objectif qu’on devrait tous avoir, être épanoui !


Peu importe la façon de vivre avec les évènements, l’important c’est de vivre pleinement et de profiter de chaque moment à sa juste valeur et surtout, ne coupez pas les liens.

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1 Comment


nomadesavelos
Dec 05, 2019

Merci de choisir la vie et au plaisir de vous revoir bientôt.

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